Le terrier du fennec

C'est dingue comme la lecture d'un article sur le net peut donner envie de faire part de son opinion à la communauté, même si, la communauté se résume à toi, internaute désoeuvré, toujours perdu dans tes recherches google sur l'approche nietzchienne d'une métempsycose évolutive dans le cadre eschatologique. A moins que ce ne soit d'une photo des nichons de Zahia. 

Mais en l'occurrence ce qui a provoqué ma fièvre logorrhéique n'a rien à voir avec l'Eschaton ou la poitrine voluptueuse d'une intellectuelle quelconque (Non, je n'insinue pas qu'il y a un rapport entre les deux).

En fait, j'ai encore pu lire sur le blog d'une personne se croyant probablement très intelligente, et douée d'un esprit d'une rare sagacité et d'une originalité encore plus rare, un monceau de conneries en rapport encore une fois avec les signes religieux ostentatoires. Evidemment, on ne dit jamais que ce sont les musulmans et plus spécifiquement le voile islamique qui sont visés. Parce qu'il est bien connu que les chrétiens se promènent avec une croix de 2m10 sur le dos.

Quoi qu'il en soit, cette personne imagine qu'elle révolutionne les idées de gauche en décrétant qu'il est intolérable d'imposer aux autres la marque de sa religion et que le voile est une marque de communautarisme, voire de sectarisme, condamnable de pendaison par la peau des roubignoles en écoutant en boucle le dernier album de Lorie.

Mais qu'on m'explique en quoi ces signes religieux diffèrent d'un jogging adidas remonté sur une jambe assorti à la casquette savamment posée de travers sur le crâne (bas) et à la chaîne brillant au cou pour les prosélytes du rap et les adorateurs de M-Pocora. Que dire des chevelus au jean clouté, au cuir tombant et au T-shirt Iron Maiden élimé (catégorie à laquelle j'ai appartenu pendant ma foi fort longtemps) invoquant Satan à la moindre occasion? Et même pourquoi ne pas s'offusquer des zélotes du grand capital, affichant fièrement leur confession par leur costard cravate et leur Rollex étincelante (qu'ils ont bien sûr obtenue avant leurs 50 ans).

Bref, pourquoi ne pas vivre et laisser prier? On ne s'en porterait pas tellement plus mal je pense.

Quand on passe à la télé, il y a des phrases, des expressions, des tournures, des mots à employer impérativement. C'est tout un métier. Mais certaines personnes ont naturellement ça dans le sang et on peut parfois assister à un florilège de lieux communs, de fautes de français consacrées par l'usage et plus généralement à une démonstration d'absence totale d'activité cérébrale du sujet se traduisant par des "combos" ultimes du type:

"Ben... euh... A fortiori, au jour d'aujourd'hui, ce qui nous incombe c'est plutôt de montrer que c'est le collectif qui compte." On remarquera que le footballeur (parce que c'est encore eux les plus forts pour vivre avec un électro-encéphalogramme plat) réussit à nous placer "a fortiori", "au jour d'aujourd'hui", "incombe" et "collectif" avec une rare maestria.

Il est évident qu'on retrouvera plus les stars de la rhétorique sur TF1 ou M6 que sur Arte à 3h du mat, mais bon, quand on aime la langue française (en SMS) il faut ce qu'il faut.

C'est ainsi, moins de deux mois après mon premier post (qui avait, rappelons le, suscité émois et polémique chez un public averti composé de moi et c'est tout) c'est ainsi disais-je avant d'être interrompu sans la moindre vergogne par une parenthèse disgracieuse et volontairement inutile, puis par une digression au sujet de la parenthèse susnommée pas moins disgracieuse et volontairement inutile que le sujet qu'elle aborde - la digression, pas la parenthèse-, c'est ainsi donc, que je poste une nouvelle fois sur un blog aussi morne qu'un jour sans pain ou intervention de notre fabulissime et vermeilleux président de la république bananière française.

Et pourquoi ce nouveau poste? me demandes tu, lecteur perdu sur cette page, toujours à la recherche d'une photo coquine de Zahia D que jamais tu ne trouvas.

Et bien pour rien.

Bah oui. Depuis quand c'est censé servir à quelque chose un blog?

J'aurais peut être dû me renseigner, lire des manuels et des guides sur "comment débuter son blog" écrits par des spécialistes mondialement reconnus, prier Dieu et ses saints et envoyer un ou deux gamin prépubères à l'évêché pour faire bonne mesure et obtenir une indulgence (et pour les deux analphabêtes constituant l'ensemble de mon auditoire qui ne savent pas ce que c'est qu'une indulgence, allez vous culturiser sur wikipedia), le tout afin de ne pas commettre d'impair en ce moment unique et émouvant.

Mais hélas pour toi lecteur esseulé, égaré en ce lieu de perdition à cause d'une malencontreuse recherche Google sur "Zahia D à poil" qui n'a pas tourné comme tu l'espérais, je suis à peu près aussi industrieux qu'un koala cataleptique et je ne me lance dans cette aventure blogologique armé que de mon seul désoeuvrement au boulot. Tough luck.